Mort du nucléaire

16 mars 2011

Séisme et tsunami au Japon
Communiqué n°4

 

La France et le Japon marchent à pas forcés depuis 30 ans vers un nucléaire radieux et illimité.

Surgénérateurs en panne, retraitement de combustibles irradiés et réserves inutiles de plutonium, réacteurs élevés en batterie, décharges internes de déchets et de combustibles irradiés, les gouvernements japonais et français n’ont cessé de se conforter, de s’encourager, de se compléter, de se tromper et de glorifier le nucléaire civil.

Les particules radioactives qui s’échappent de la centrale de Fukushima proviennent de l’utilisation du combustible mixte uranium plutonium fabriqué à Marcoule par AREVA.

Les ajustements de barreaux de l’échelle INES sur la classification en terme de communication des évènements nucléaires relèvent de la fébrilité et de la diversion. Il y a à Fukushima-Daiichi 6 réacteurs qui sont en difficulté et chaque évènement doit faire l’objet d’une évaluation particulière. S’ils existaient, les niveaux 30 à 40 pourraient être évoqués ; en fait, l’usage est de déterminer un niveau de gravité après que l’évènement se soit entièrement déroulé.

Les extraordinaires suffisances et insuffisances de Tepco (Tokyo Electric Power COmpany) et des autorités japonaises sonnent le glas de la coopération franco-japonaise ponctuée depuis 30 ans par des manifestations réprimées ou marginalisées dans les ports de Cherbourg et des complexes nucléaires japonais.

Après ces cascades d’explosions, d’incendies et de rejets radioactifs atmosphériques et océaniques, vient le temps des héros de Fukushima qui comme les liquidateurs de Tchernobyl se sacrifient avec les moyens du bord et hors des procédures écrites pour tenter d’éviter le pire et de protéger leurs familles.

Suivra le temps des zones d’évacuation et d’exclusion provisoire ou définitive des expropriés de l’atome, les insoutenables photos du tri des contaminés et des non contaminés, la peur de l’eau, du lait, des poissons, du riz.

En France, le COmité DIRecteur pour la gestion de la phase Post-Accidentelle d’un accident nucléaire s’est réuni de 2007 à 2009. Les travaux qui n’ont pas fait l’objet sur le terrain de suites opérationnelles démontrent globalement que le retour à la normale, l’élimination des eaux et des denrées agricoles contaminées, la décontamination du bâti, le stockage des déchets, la gestion des populations, le sort des animaux d’élevage, le repérage et la surveillance des zones radioactives se heurteront le moment venu à des problèmes insurmontables.

Aucun pays démocratique n’a le droit au nom de l’intérêt général d’exposer une partie de sa population, de son territoire, des pays riverains et des mers adjacentes à des épreuves et à des stigmates aussi persistants et traumatisants.

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