Une nouvelle base sous-marine pour le port militaire de Lorient

28 sept. 1997

Avec une date limite de remise des offres de marché le mardi 1 juillet 1997 et un départ des travaux le 10 septembre de la même année, le dragage de l’arsenal de Lorient et de la base de Kéroman s’est fait à une vitesse supersonique sur le mode furtif cher aux militaires. Une nouvelle décharge sous-marine a été ouverte à côté d’une zone d’explosifs immergés à l’envers des Courreaux de Groix.

Située à 4 km de l’ancien dépôt de déblais de dragage de l’ensemble des ports de la rade de Lorient arrivé à saturation, cette nouvelle zone est à proximité des gisements de coquilles Saint-Jacques exploités en hiver par les pêcheurs lorientais. Dans une étude confidentielle réalisée par Ifremer pour le compte de la Marine Nationale en 1992, intitulée “Evacuation des produits de dragage dans le secteur de Lorient, impact des immersions dans les Courreaux de Groix et recherche de solutions alternatives”, la nouvelle zone d’immersion sélectionnée par la Marine Nationale était selon les auteurs exposée à des courants défavorables orientés vers les Courreaux et les gisements de coquilles.

Aujourd’hui le directeur des Travaux Maritimes du port militaire de Lorient indique qu’Ifremer n’a émis aucune réserve sur le nouveau site d’immersion de la région lorientaise. Les courants auraient donc entre temps changé de direction à moins que ce soit Ifremer qui ait changé de direction.

Cette pollution délibérée va d’autre part accroître l’insalubrité de la pêche à pied, d’autant que l’immersion de déblais de dragage a été effectuée, contrairement aux usages et aux recommandations de la DASS (Direction des Affaires Sanitaires et Sociales) à une saison où les usages d’agréments du littoral sont encore pratiqués par des milliers de touristes et de riverains.

Fer de lance de la réflexion du gouvernement sur la problématique des dragages, le groupe GEODE (Groupe d’Etude : Opération de Dragage et Environnement) dont sont pilotes Ifremer et la Marine Nationale, a désormais perdu toute crédibilité. L’un de ses objectifs prioritaires est de retarder, au nom d’une refonte des textes en vigueur, la publication d’un décret spécifique attendu depuis 1982 sur les opérations de dragage dans les ports militaires et les arsenaux français.

 

 

 

 

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