Un EPR TGV

20 sept. 2011

Le préfet de Haute-Normandie est un militant de l’EPR, son serviteur zélé et impatient. Il vient de claironner en écho aux affirmations de Monsieur le ministre de l’Industrie que l’enquête publique sur le projet de réacteur du type EPR à Penly en Seine-Maritime allait commencer dans deux à trois semaines.

On ne peut plus parler de projet, Monsieur le préfet de Haute-Normandie en a la certitude et va plus vite que le public : « le début de l’enquête publique signe le début du chantier ». Ça a le mérite d’être clair. Et un arrière goût de seventies quand les prédécesseurs de l’EPR commençaient à s’installer en force sur le littoral normand, à Flamanville, à Paluel et enfin à Penly.

Pas si clair malgré la précipitation préfectorale. L’enquête publique en automne-hiver 2011 ne serait pas légale.

La lettre de mission du Premier ministre du 23 mars 2011 appelle au Retour d’Expérience de l’accident de Fukushima. L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) est chargée de mener à bien ce REX. Le calendrier est serré. Son appui technique l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) rendra au début du mois de novembre 2011 un rapport sur les installations prioritaires au premier rang desquelles les réacteurs nucléaires. L’ASN rendra son rapport sur les évaluations complémentaires de sûreté à la fin de l’année. L’importance de chacune des remarques sera hiérarchisée ; certaines d’entre elles pourraient devenir des prescriptions opposables à l’exploitant.

Avant la fin des travaux de réévaluation, toute enquête publique sur l’EPR 2, clone de l’EPR 1 dont la construction est émaillée de nombreux problèmes techniques, serait selon un terme à la mode inappropriée et surexposée aux critiques et aux recours juridiques. Le dossier qui serait présenté au public en octobre date de décembre 2010, autrement dit de la préhistoire de la sûreté nucléaire.

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