Traverses de chemins de fer traitées à la créosote: Informations pratiques

10 août 2008

La créosote et le « goudron ».
La créosote est obtenue à partir de la distillation de goudrons de houille bruts. A ce titre, elle contient des éléments toxiques comme les hydrocarbures polycycliques (HAP) et le Benzo-a-pyrène (B[a]P) La créosote et le « goudron » sont donc deux produits distincts à toxicité incomparable.

La toxicité de la créosote.
La présence de noyaux aromatiques fait de la créosote une substance cancérogène. Mais avant tout, les traverses imprégnées de créosote sont classées « Déchets dangereux » à la rubrique 17 02 04*.

Diffusion de la créosote dans le sol.
Selon le « Concise International Chemical Assessment (CICAD) » consacré à la créosote, le bois traité à la créosote ne se décompose pas dans la nature et son élimination pose un problème. En ce qui concerne la diffusion des substances toxiques dans le sol à proximité de bois imprégné de créosote, la vitesse de transport horizontal et vertical de ses constituants dans le sol dépend de leurs propriétés physico-chimiques ainsi que des propriétés du sol et des conditions environnementales. En particulier, dans le cas de bacs à sable pour enfants confectionnés à l’aide de vieilles traverses de chemin de fer imprégnées de créosote, la présence dans le sable de HAP à une concentration totale de 2mg/kg et de B[a]P à une concentration totale de 0,2mg/kg de poids sec a été relevée.

La vente de traverses.
Les traverses imprégnées avec de la créosote sont destinées à un usage exclusivement professionnel et leur vente à destination du public est sur le principe interdite.

Toutefois l’arrêté du 2 juin 2003 modifiant l’arrêté du 7 août 1997 relatif aux limitations de mise sur le marché et d’emploi de certains produits contenant des substances dangereuses introduit une dérogation que la SNCF et les autres détenteurs pour se livrer à une dispersion de « Déchets dangereux » qui, à travers tout un réseau de revendeurs, finissent par échouer chez des particuliers.

Cette dérogation ne concerne pas les parcs, jardins ou autres lieux récréatifs accueillant du public, situés en plein air, en cas de risque de contact fréquent avec la peau. La dérogation ouvre donc la voie à l’utilisation des traverses créosotées dans les jardins privés. En outre, en tant que déchets toxiques, les traverses doivent être accompagnées d’un Bordereau de Suivi de Déchets Dangereux.

Elimination des traverses.
En tant que « Déchets dangereux », ces traverses ne peuvent être ni brûlées à l’air libre ni être éliminées dans des déchetteries. Seules des installations classées pourront assurer cette élimination, après acheminement par un transporteur agréé.

Robin des Bois est bien conscient des inquiétudes que vous manifestez vis à vis de la possession de ces déchets dangereux, et vous comprenez pourquoi il est impératif que la vente de ces traverses en fin de vie soit définitivement interdite.

En tout état de cause, il faut éviter tout contact direct avec les traverses : par exemple ne pas marcher pieds nus, ne pas s’allonger dessus, ne pas poser de bébé y compris dans un couffin, ne pas jouer dessus, ne pas escalader à mains nues, ne pas s’asseoir. Ne pas accepter de traverses à l’intérieur de la maison, en tant que linteau ou banc d’intérieur. Ne pas accepter des traverses en milieu semi-ouvert comme les terrasses ou les balcons. Ne pas utiliser de traverses pour des travaux de jardinage et en particulier pour délimiter les potagers. Des traverses posées sur le sol ont à moyen terme un pouvoir de contamination et cette dernière peut être absorbée par les plantes, les légumes ou autres végétaux qui sont à quelques centimètres des traverses. Ne pas scier, débiter, transformer d’une manière ou d’une autre. Ne pas croire que parce que la traverse est vieille, il ne reste plus de produit toxique actif à l’intérieur. Il faut d’autre part éviter l’inhalation des composés volatils qui se dégagent des traverses qui se traduisent par des odeurs notamment en été. Pour se débarrasser de ces déchets, il convient à notre avis de contacter l’entreprise (paysagiste, cabinet d’architecte, grossiste en matériaux de récupération) et de leur demander instamment de les reprendre si la livraison n’a pas été accompagnée d’une mise en garde formelle et d’un bordereau de suivi de déchets dangereux.

Pour ceux qui auraient en quelque sorte hérité de traverses dans le cadre d’un achat de maison ou d’une transmission, il convient de toute façon de les isoler, de les protéger de la pluie par un film plastique et de les rendre inaccessible en particulier pour les enfants et les animaux domestiques. En attendant de trouver une solution définitive de retrait qui pourrait être envisagée en liaison avec la déchetterie communale ou la direction régionale de la SNCF.

Nous sommes à votre disposition pour vous aider.

 

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