Le Modern Express. Redressé mais pas sans tort

2 mars 2016

Il a été remis dans le bon sens le 22 février. « Pour les besoins de l’enquête », les autorités espagnoles ont interdit l’accès au navire jusqu’au 26 février y compris pour les experts, les armateurs, les affréteurs ou leurs représentants.

En terme technique, le Modern Express est un roulier (Ro Ro, Roll On/Roll Off) PCTC – Pure Car and Truck Carrier – autrement dit dédié exclusivement au transport de matériel roulant.

Le Modern Express était chargé de 3600 t de bois ou 4089 t selon les versions, réparties en 4 essences, okan, azobé, movingui, tali et d’engins de chantiers. Les bois précieux devaient être débarqués au Havre et étaient destinés à des entreprises européennes.

La ou les causes du quasi chavirage demeurent inconnues. L’équipage philippin est retourné chez lui immédiatement après son sauvetage par les hélicoptères espagnols. Le propriétaire du Modern Express est chinois, l’affréteur, c’est à dire l’utilisateur, est franco-belge.

La destination du navire accidenté et de sa cargaison reste inconnue. Le Gabon, Robin des Bois et Greenpeace ont demandé à ce que toute la lumière soit faite sur les quantités, les essences, les origines des bois transportés. Il apparaît en effet qu’au retour d’Afrique, le Modern Express importe en routine du bois en Europe. Au départ d’Anvers, il est plein de camions, voitures, cars, engins de chantiers de seconde ou de troisième main et dessert alors Nouakchott, Dakar, Abidjan, Cotonou, Malabo et Owendo-Libreville au Gabon.

L’enquête ouverte par Panama, Etat du pavillon du Modern Express avec l’assistance technique de l’organisme français BEAmer (Bureau d’enquêtes sur les événements de mer) devrait, si elle aboutit,  apporter des éclaircissements sur le ou les évènements qui ont conduit l’équipage à abandonner précipitamment le navire dont il avait la garde et la responsabilité dans le Golfe de Gascogne.

La démonstration est faite qu’une épave ou un déchet pesant 15.000 tonnes dérivant à 700 km au large peut venir au contact des côtes françaises à une vitesse de 50 à 100 km par jour. Dont acte.

 

 

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