Girafes : la CITES prend de la hauteur

22 août 2019

CITES CoP18 – Communiqué n°2
Genève – 14h22

La proposition du Tchad, du Sénégal, du Niger, de la République Centrafricaine, du Kenya et du Mali de contrôler le commerce international des girafes vivantes, des peaux, pieds, poils, queues, crânes et autres morceaux de la reine déchue de la savane a été acceptée par 106 voix pour, 21 voix contre et 7 absentions.

« L’heure est grave pour la girafe. Cette espèce majestueuse a été laissée sans protection » a déclaré le délégué du Sénégal dans les débats préalables au vote. Les populations de girafes ont décliné de 40% au cours de 30 dernières années. Pour Charlotte Nithart, représentante de Robin des Bois à Genève « Il était temps que la communauté internationale réagisse, la girafe est une victime collatérale de la disparition des éléphants. Ses os sont de plus en plus utilisés comme substitut à l’ivoire. Les girafes sont aussi une victime de choix pour ceux qui veulent un peu d’Afrique morte chez eux et pour les zoos ». Les principaux marchés identifiés sont les États-Unis et l’Europe mais l’absence jusqu’alors de protection des girafes ne permet pas d’avoir une connaissance détaillée du business. Le plus gros exportateur connu est l’Afrique du Sud qui avec le Botswana, la Namibie, le Zimbabwe, l’Eswatini (ex-Swaziland), le Mozambique, la Tanzanie et la Zambie souhaitaient échapper à ce contrôle du commerce international. « Refuser l’inscription des girafes en Annexe II de la CITES, c’est faire le jeu du commerce illégal, c’est s’opposer à la transparence et à la traçabilité du commerce » a rappelé le Sénégal. L’amendement des pays d’Afrique australe visant à s’exempter de tout contrôle des transactions commerciales internationales depuis leurs pays a été refusé. « Le commerce est transfrontière et les milices sont à l’œuvre » a rappelé le Kenya. « Malheureusement, cette protection arrive trop tard pour la girafe du Mali qui a déjà disparu » note avec amertume le délégué malien.

Sur les girafes, voir également le communiqué n°1 « La bourse du vivant », 16 août 2019,
« Les girafes », 19 août 2019

 

 

 

Imprimer cet article Imprimer cet article