L’enterrement de Soferti

4 déc. 2003

A Granville, les 11 hectares consacrés à l’industrie depuis 1832 et appartenant aujourd’hui à Soferti doivent dans leur totalité être diagnostiqués et dépollués.

Le seul objectif du maintien d’une activité, à savoir le conditionnement d’engrais, est vraisemblablement d’éviter la fermeture administrative du site et l’enclenchement des procédures réglementaires en matière de sites pollués.
Les études partielles relatives aux fermetures des ateliers d’acides sulfuriques montrent des pollutions importantes en plomb et en nickel. 1500 tonnes de terres polluées ont été excavées et Soferti, sous réserve de l’autorisation des services de l’état, voudrait à nouveau les enfouir en bordure de ses 11 hectares avec vue sur mer. Cette solution petit bras repousse la vraie résolution du problème à un avenir incertain.

Le Boscq et le Bief, et sans aucun doute aussi les sédiments du port de Granville, faisant l’objet de dragages réguliers et de rejets en mer, sont touchés par les contaminants de Soferti.

En outre, en 1996, nous avons demandé à la préfecture de la Manche et à la DRIRE de s’assurer qu’il n’y avait aucune pollution radioactive attachée au site de Granville / Donville. En effet, toutes les usines fabriquant des engrais à partir de phosphates naturels sont susceptibles d’avoir concentré dans des endroits localisés (canalisations, fonds de cuve…) de l’uranium et des descendants, les phosphates étant naturellement riches en radioactivité naturelle. On parle dans ces cas précis de “radioactivité naturelle renforcée”.

Il est maintenant temps d’apporter toutes les réponses aux interrogations diverses de Robin des Bois et des autres associations ou entités intéressées. Des courriers en ce sens sont de nouveau envoyés à la DRIRE en particulier pour obtenir les Évaluations Simplifiées et Détaillées des Risques et les résultats des mesures de surveillance des eaux souterraines et superficielles du cours d’eau le Boscq.
En tout état de cause, il ressort du désengagement progressif de Soferti et de Total que des solutions définitives doivent être dégagées à Granville et ailleurs, comme à Fenouillet (31) Les dépôts enterrés, préconisés à Granville, sont porteurs de risques pour l’avenir, pour les futurs détenteurs, pour l’environnement et pour l’argent public, seule source de financement possible, quand 1 ou 2 décennies après la fermeture totale du site, les pollutions historiques seront incontrôlables.

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