Le poker venteur

8 avril 2014

Assises Nationales des Energies Marines Renouvelables. 8-9-10 avril. Cherbourg.

 

Nous avons dégradé le littoral. Allons nous maintenant transformer la mer côtière en zone industrielle ?

Les éoliennes offshore font couler beaucoup d’encre, de promesses incertaines et de risques certains pour la biodiversité, les activités de pêche et la sécurité maritime.

La fuite en avant des faiseurs de miracles débouche sur le gigantisme.

A peine l’Haliade 150 d’Alstom est elle implantée à terre sur un site pilote en bord de Loire que des usines de production sont promises à Cherbourg et à Saint Nazaire, que des milliers d’emplois virtuels sont créés et que 288 monstres marins de 175 m de haut et 150 m de diamètre s’imposent en baie de Seine, en face de Fécamp et de Saint-Nazaire.

Aucune étude d’impact sérieuse et contradictoire n’est disponible sur les effets acoustiques du battage des pieux de fondation, sur l’effet barrière des implantations cumulées pour les mammifères marins, les oiseaux et les poissons. En exploitation, le bilan mortel pour les oiseaux trompés par les pollutions lumineuses et décapités par les pales est écarté. On verra plus tard.

En exploitation, les risques pour la sécurité maritime restent cachés et la cohabitation entre les mégas porte-conteneurs et les mégas usines à vent n’est pas étudiée.

La résistance des pales face au givre, à la foudre, aux dépôts salins et à la fatigue des matériaux composites n’est pas connue.

Les projets d’usines hydroliennes sont encore plus fumeux et bluffeurs. On cherche désespérément sur l’océan mondial un groupuscule d’hydroliennes ayant sur plusieurs années prouvé sa robustesse et sa rentabilité mais déjà grâce au génie français et aux mécanismes d’aides de l’Etat il est planifié d’en installer par centaines en Bretagne et dans le Cotentin. Une nouvelle expulsion des pêcheurs travailleurs de la mer et nourrisseurs de la terre est en vue.

Robin des Bois considère qu’il est illusoire et dangereux pour l’environnement, pour la sécurité maritime, la sécurité des pêcheurs et pour l’intérêt général d’enclencher immédiatement des installations industrielles offshore sans passer par le stade de la validation expérimentale, de la maturation et de l’inter-comparaison entre les diverses techniques en gestation.

Le saut technologique de l’énergie offshore est un saut dans l’inconnu. Ces programmes ronflants ressemblent dans leur schéma de propagation foudroyante et de manipulation de l’opinion publique à celui des surgénérateurs nucléaires : Courseulles / Fécamp / Saint Nazaire / Superphénix / mêmes acteurs, mêmes procédés.

Au bout du compte, ce sera à l’Etat de démanteler les installations périmées et aux régions de se débrouiller avec des milliers de tonnes de matériaux non recyclables.

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