Dragages et immersions de déchets

Ils creusent, ils creusent les ports, les bassins, les chenaux, toujours plus profond pour les navires de charge, les paquebots, les voiliers de course toujours plus grands et ils rejettent en mer les boues polluées qui handicapent la biodiversité salée. Pourquoi tolérer en mer ces décharges alors que sur terre personne n’en veut dans une zone humide ? La sécurité maritime est mise en avant, la sécurité sanitaire est mise derrière. La liberté de naviguer est sacrée. Homme libre toujours tu saliras la mer.

Demain, les Etats-Unis lancent un porte-avions sous-marin

16 mai 2006

La mer reprend de plus belle ses parures de poubelle. Demain, quand le Clemenceau est prévu à Brest, l’Oriskany, ex-porte-avions américain, sera volontairement coulé à la satisfaction des activités de loisirs, de tourisme et des amateurs de plongée sous-marine qui voient dans ce naufrage programmé un nouveau pôle d’attraction, de curiosité et de revenus. Les clubs de plongée ont déjà commencé à prendre les réservations : 145 USD pour deux payables à l’avance.

Au Canada et aux Etats-Unis, beaucoup de méga-encombrants dont il n’est pas su quoi faire en fin de vie sont jetés en mer dans le cadre des programmes de récifs artificiels. Tout y passe : Boeing, rames de métro et vieilles bagnoles.

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Naufrage d’un porte-avions aux Etats-Unis

3 mai 2006

Le 17 mai 2006, l’US Navy va couler à l’aide de 24 charges explosives 27.000 tonnes de métaux d’une valeur de 9,7 millions de $*. L’immersion du porte-avions Oriskany constitue la 1ère étape d’un programme spécifique de récifs artificiels fondé sur la réutilisation sous-marine des navires de surface et décidé en 2004 par l’administration américaine. Cette première se déroulera dans le golfe du Mexique historiquement contaminé par les hydrocarbures, les métaux lourds et les PCB et surcontaminé par les effluents de la catastrophe naturelle et industrielle du cyclone Katrina en 2005. La coque de l’ex-Oriskany contient au moins 350 kg de PCB résiduels, de l’amiante, des peintures toxiques. Des clubs régionaux de plongée sous-marine saluent ce désastre écologique. Les poissons attirés par cette nouvelle poubelle feront l’objet d’un suivi toxicologique à long terme pour vérifier leur innocuité en cas de consommation par les touristes sous-marins.

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Optic 2000

29 mars 2006

Objet: inauguration jeudi 30 mars de Port 2000 au Havre

C’est l’union sacrée qui a fait Port 2000, gauche plurielle, droite au singulier, avec mention spéciale au Président de la République qui élevait en septembre 1995 le projet de Port 2000 au rang de ” projet d’importance économique nationale d’un intérêt public majeur ” et au ministre communiste des Transports, l’intarissable Mr Gayssot qui ne cessa de prendre au mot le sommet de l’Etat et d’apporter à chacune de ses visites à la Porte Océane des rallonges budgétaires quasiment inépuisables. Seuls SOS Estuaire et Robin des Bois ont grippé la machine.

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Les dragages rhodiaactifs

8 déc. 2005

A l’occasion des dragages en cours dans la baie de La Rochelle et de l’immersion des boues de dragages sur le site de dépôt sous-marin du Lavardin utilisé depuis 1968, il est constaté que le paramètre radioactif n’est pas pris en compte; les études entreprises autour des années 1990 en vue de définir l’empreinte de l’usine de traitement des terres rares aujourd’hui exploitée par Rhodia sont abandonnées malgré les recommandations unanimes des experts. Amorties par des interprétations optimistes et politiquement correctes, elles témoignaient d’un marquage significatif des sédiments de la baie et des moules, y compris au pied de la tour Richelieu dans le chenal d’accès au port de La Rochelle (66 Bq / kg de matière sèche pour le radium 228 selon l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon). D’après le laboratoire du CEA dont les résultats sont moins pénalisants que ceux de l’IPNL, les teneurs en thorium sont 70 à 130 fois supérieures aux teneurs naturelles moyennes des sédiments marins littoraux jusqu’à 100 m de l’émissaire du rejet en baie de La Rochelle et de 8 à 20 fois supérieures jusqu’à 500 m.
L’activité des sédiments marins côtiers en Bretagne est de l’ordre de 30 Bq / kg pour le thorium 232. Le substrat géologique est granitique. Bien que le substrat géologique en Charente-Maritime soit calcaire et non éruptif, les sédiments de l’Anse de l’Aiguillon à 15 km au nord de La Rochelle et de Fouras à 18 km au sud ont au moins la même teneur en thorium que les sédiments bretons.

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Horizon bouché à Lorient

6 déc. 2004

Le programme franco-italien de livraison des frégates Horizon révèle ses premières mauvaises surprises. La forme de construction du prototype construit dans l’arsenal de Lorient est en bordure du Scorff, un fleuve côtier dont les hauteurs d’eau naturelles sont insuffisantes pour lancer l’Horizon n°1.

La mise à l’eau de la 1ère coque est prévue pour le printemps 2005. Un dragage du Scorff est prévu pour janvier / février prochains. A cet effet, une enquête publique vient de se terminer. A Lorient était consultable le dossier relatif à l’extraction des déblais de dragage, sur l’Ile de Groix et à Ploemeur le dossier sur l’immersion des ” déblais de dragage ” ; comme une sous-exposition organisée pour ce qui s’apparente, compte tenu des teneurs en étain, en cadmium, en arsenic, en chrome, en mercure, en plomb, en zinc, en hydrocarbures aromatiques à des matériaux dangereux pour la santé publique. Aucune alternative à l’immersion près de l’Ile de Groix n’est sérieusement envisagée.

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Mémoire trouble en Baie de Seine

23 nov. 2004

Les acteurs ont la mémoire courte ; ont-ils trop absorbé d’acide domoïque, la toxine amnésiante produite par la pseudo-nitzschia, une des espèces planctoniques responsables de la contamination des coquillages et des intoxications des consommateurs -poissons-oiseaux-genre humain-?

En vérité, les coquilles Saint-Jacques de la baie de Seine et de la Manche Nord vivent depuis 2002 dans un milieu très perturbé. Elles reçoivent en permanence les retombées des dragages massifs (40 millions de tonnes) préliminaires à la construction de “Port 2000” au Havre.

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Un patrimoine mondial ou une poubelle ?

5 mai 2004

Les Amis du Rivage de la Baie et Robin des Bois échangent des informations utiles sur la gestion de la baie du Mont-Saint-Michel et la protection de l’environnement de cet écosystème placé sous la tutelle de l’UNESCO.

Dans ce nouveau communiqué commun, les 2 associations déplorent les dépôts de déchets de la profession conchylicole et les occupations illicites du Domaine Public Maritime. Des brûlages à l’air libre de déchets de mytiliculture y sont régulièrement effectués en contradiction avec la loi du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et les articles L.541.2 et L.541.3 du Code de l’Environnement. Associés aux rejets des déchets de lavage des moules, source de pollution olfactive et bactériologique, ces brûlages témoignent de la part des communes de Cherrueix et du Vivier-sur-Mer et du syndicat intercommunal mytilicole d’une négligence et d’une inventivité sans borne. L’arrêté préfectoral du 16 avril 2002 relatif à la restructuration conchylicole de la baie prévoit un comité de suivi interdépartemental. En fait, il n’y a guère de suivi, ce comité ne s’est réuni qu’une seule fois (11 mars 2003). Les professionnels de la mytiliculture demandent actuellement la délimitation géographique de l’aire de production de l’A.O.C. – Moule de bouchot. Nous souhaitons que la gestion des déchets conchylicoles et du Domaine Public Maritime fasse partie des critères d’attribution comme commence à l’envisager l’Institut National des Appellations d’Origine.

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Quelle retenue ?

9 mars 2004

Objet : les vases du canal de retenue – Cherbourg

Creusé en 1777 pour collecter les eaux de la Divette et du Trottebecq, le canal de retenue de Cherbourg n’a pas été dragué depuis 1940. Les pollutions bactériologiques métalliques et chimiques (arsenic, cadmium, nickel cuivre, plomb, mercure et hydrocarbures, fluor et PCB) sont significatives. Il est aussi probable que les 65.000 t de vases historiques stockées dans le canal recèlent une pollution pyrotechnique. Dans le cadre du réaménagement du quartier des Bassins, il avait été initialement prévu d’immerger ces vases au large de Fermanville. De vigoureuses protestations émises par Robin des Bois et l’opinion publique ont amené le maître d’ouvrage – la communauté Urbaine de Cherbourg – à changer d’option sans renoncer au projet de comblement partiel du canal et de réaménagement du quartier.

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Dégazage et dérapage de la Marine Nationale

26 févr. 2004

Quelques jours après la visite du Président de la République à l’arsenal de Brest consacrée aux nouvelles missions de sécurité maritime et de protection de l’environnement attribuées à la Marine Nationale, la préfecture maritime de Brest s’est engagée depuis 24 heures dans un processus d’immersion de 4 ex-avisos escorteurs.

Ces navires ont été sommairement débarrassés des hydrocarbures liquides mais des tonnes de dépôts au fond des soutes et dans le compartiment machines sont restées en place ainsi qu’une centaine de tonnes d’amiante. L’amiante en milieu marin ne peut pas être considérée comme un minéral inerte ; des recherches scientifiques commencent à prouver que sa libération au fil du temps et de la corrosion menace tous les étages de la vie aquatique.

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Cherbourg : le tabou radioactif

13 janv. 2004

Les boues de l’avant-port de Cherbourg sont aussi radioactives. C’est à croire que la Direction Départementale de l’Equipement de la Manche n’a jamais entendu parler des réacteurs nucléaires de Flamanville, de la Cogema dans la presqu’île de La Hague, de l’arsenal de Cherbourg, site de construction et de désarmement des sous-marins nucléaires.

Si elle avait eu connaissance de ces sources, la DDE, maître d’oeuvre du dragage de l’avant-port de Cherbourg, bassin semi-confiné jamais dragué depuis 30 ans et réceptacle stagnant des rejets en transit des industries locales spécialisées dans le nucléaire aurait pris en compte la radioactivité.
La DDE a le culte du secret. Encore plus que la Marine Nationale qui en 1993 dans le cadre du dragage de ses bassins avait délivré quelques informations vagues sur la présence d’une radioactivité artificielle, hors retombées atmosphériques, dans les boues de dragage.

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