Déchets : le Cher et l’autruche

12 déc. 1997

Des représentants de l’association Robin des Bois ont assisté à la réunion publique organisée à Bourges sur le projet de stockage de déchets industriels spéciaux de Charenton-sur-Cher, le lundi 8 décembre 1997. Ils y ont noté les applaudissements fournis sanctionnant la présentation faite par un industriel de Bordeaux, d’un procédé expérimental de vitrification de résidus de combustion d’incinérateurs. Rien n’a été dit sur les effluents gazeux de cette filière. Le représentant d’Europlasma a prétendu que l’électricité consommée provenait de la cogénération de l’incinérateur de la communauté urbaine de Bordeaux. En fait, cette technique de vitrification, basée sur le principe de la torche à plasma, fait une consommation exorbitante d’électricité. Si tous les incinérateurs d’ordures ménagères en fonctionnement ou en projet s’équipaient en torches à plasma pour traiter leurs résidus, il faudrait construire au moins 2 réacteurs nucléaires supplémentaires et contribuer ainsi à l’augmentation sensible de la production des déchets nucléaires.

Entendre d’autre part le porte-parole des Verts recommander la cimenterie de Beffes en tant que solution alternative à l’incinérateur prévu dans le Cher et au centre de stockage de Déchets Industriels Spéciaux, ne manque pas de sel, alors qu’en Allemagne les autorités relèvent une contamination atmosphérique autour des cimenteries, y compris avec des dioxines et des furanes, consécutive à la combustion marginale en cimenterie de déchets industriels spéciaux non chlorés. Les habitants du canton de Beffes ont-ils été informés de cette suggestion verte et qu’en pensent-ils ? Mais finalement, le plus extraordinaire lors de cette réunion, c’est que les risques et pollutions générés par l’absence de sites de stockage de Déchets Industriels Spéciaux dans la région Centre et que le gaspillage énergétique et routier de l’exportation de ces milliers de tonnes de déchets dans le nord de la région parisienne n’aient pas été le moins du monde abordés.

L’association Robin des Bois a pendant 3 ans, sous les auspices des ministres Brice Lalonde et Ségolène Royal, participé à l’élaboration de la loi de juillet 1992 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux et particulièrement insisté sur l’importance du critère de proximité pour le stockage ou le traitement des ordures ménagères et des Déchets Industriels Spéciaux. Le critère de proximité réduit les flux de transport routier de déchets et oblige chaque région à gérer, à contrôler ses productions de déchets ménagers et industriels et à en réguler la toxicité.

En conséquence, Robin des Bois demande à tous les opposants au projet de Charenton et en particulier aux élus locaux et régionaux d’émettre concrètement des propositions alternatives au site de Charenton-sur-Cher et compatibles avec la loi précitée. Leur parfaite connaissance du terrain géologique, hydrogéologique et électoral local devrait les assister dans cette démarche positive.

 

 

 

 

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