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Carrefour, partenaire officiel de la déforestation

Depuis plusieurs années, le 2 ème distributeur mondial de biens de consommation vend des objets et des meubles en bois exotiques, d’appellation et d’origine mal déterminées. Les catalogues d’été, d’hiver, de printemps sont truffés de chinoiseries made in laogaï et de séries limitées à 100.000 exemplaires qui déferlent dans les ports d’Europe. En avril 2002 Carrefour mise encore une fois sur le teck. L’aire de répartition du teck (Tectona grandis) recoupe l’aire de répartition de régimes militaires et corrompus jusqu’à la sève comme la Birmanie et l’Indonésie. Aucune forêt ou plantation de teck n’est certifiée en Asie par le Forest Stewardship Council (FSC), l’organisation internationale qui, sur la base de l’application d’un plan de gestion, accorde son label à certaines exploitations forestières.

Carrefour est membre du “Club ProForêts” depuis 1998. Cette plate-forme de dialogue et d’action est placée sous l’égide du WWF et regroupe des entreprises spécialisées dans la filière bois. L’objectif principal est “de fournir aux consommateurs l’assurance que leur achat ne contribue pas à l’appauvrissement du patrimoine forestier mondial “. Le WWF claironnait au printemps 1999 que 67.000 hectares de forêt de teck gérés par Perum Perhutani, l’organe de gestion des ressources forestières indonésiennes, bénéficiaient désormais du label FSC. Ces informations sont fausses. La précipitation de la grande multinationale à cautionner l’inacceptable n’est pas une tendance nouvelle. Un artisan français spécialisé dans la distribution de salons de jardins en teck, souligne que les GSA (Grandes Surfaces Alimentaires) importent du teck par lots de 200 conteneurs exclusivement chargés de mobiliers pliants. “Avec le pliant, on bourre les conteneurs et on gagne encore plus d’argent “. Partenaire de la Coupe du Monde de football, Carrefour est aussi partenaire actif de la coupe des forêts tropicales.

Carrefour prétend s’orienter vers un commerce équitable. Pour le moment, il contribue à la contrebande du teck, au pillage des forêts primaires et des plantations, et à la manipulation des consommateurs.