Borgia à Lodève

25 avril 2001

Les propriétaires, depuis 1994, d’anciens bâtiments industriels reconvertis en résidence principale sont aujourd’hui contaminés par l’arsenic. Plusieurs animaux domestiques sont morts. Ça ce passe à Lodève, au lieu dit le Bosc, sur une parcelle de 5.700 m2 en bordure d’une rivière, la Lergues, utilisée par les pêcheurs, les baigneurs et les vignerons qui y pompent de l’eau d’irrigation.

Deux campagnes d’analyses récentes démontrent que les teneurs en arsenic se mesurent sur place en gramme alors que l’unité de mesure définissant les valeurs seuils dans les sols, dans les sédiments et dans l’eau de consommation est le milligramme ou le microgramme. L’arsenic est connu pour migrer du sol vers les végétaux ou la flore aquatique. Il constitue un vecteur de contamination de l’ensemble des écosystèmes.

L’arsenic ou les résidus très riches en arsenic sont d’origine non identifiée pour l’instant. Ils pourraient avoir été stockés illégalement après la fermeture des mines d’arsenic, d’antimoine, de cuivre ou d’or de la région de Lodève, ou provenir des éventuelles activités de teinture menées par une filature qui était installée dans les bâtiments jusqu’en 1920. L’oxyde d’arsenic était utilisé comme colorant dans la filière textile. 240 tonnes de déchets auraient été évacués il y a une trentaine d’années depuis les bâtiments concernés vers une destination inconnue.

Vu le caractère dramatique de l’imprégnation des lieux par l’arsenic, et la toxicité extrême de ce métal, Robin des Bois demande au Préfet de l’Hérault de procéder à l’expertise et à la décontamination d’office de l’ensemble du site. Les propriétaires ont été abusés au moment de la vente. Aucune information n’a été communiquée par le vendeur ou le notaire. Pire, le Crédit Agricole local voulant récupérer le prêt consenti aux propriétaires a tenté il y a quelques jours de vendre aux enchères ce site pollué. La DRIRE (Direction Régionale de la Recherche de l’Industrie et de l’Environnement) prétend dans un premier temps que de telles teneurs ne sont pas rares dans la région, une affirmation qui n’est pas dénuée de fondement. Les teneurs observées dans les bâtiments et autour sont comparables à celles des filons d’arsenic dans les mines !

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