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« A la Trace » n°20, le bulletin de la défaunation

Trimestriel d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux [1]
792 évènements du 1er janvier au 31 mars 2018 [1]
134 pages, 5 Mo [1]

Primates p. 56
C’est la guerre aux orangs-outans en Indonésie et en Malaisie. Le rapport scientifique paru en février dans Current Biology établit qu’entre 1999 et 2015 près de 150.000 spécimens ont « disparu » sous la pression de l’huile de palme, de l’industrie du caoutchouc, de l’industrie du papier, des exploitations minières, de la dévastation des forêts, des incendies de défrichage et du braconnage. La violence anti orangs-outans est à son comble. Un jeune mâle a été criblé de 130 balles et de 19 coups de machette. L’autopsie a mis au jour dans son appareil digestif trois graines de palmier à huile.
D’autres singes en Amérique du Sud et en Asie sont victimes du trafic pour le marché des animaux de compagnie.

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Sajou apelle p.57 et hurleur du Guatemala p.119

 

Concombres de mer p.11
Inventifs, résilients, utiles, universels et faciles à capturer, ces chefs d’œuvre de la vie sous-marine sont en perdition. Des millions de gens en les mangeant veulent s’approprier leurs qualités.  Ils sont soumis à un trafic international de haute intensité. Le 23 mars 2018, Robin des Bois a écrit à 10 gouvernements pour que toutes les espèces de concombres de mer (holothuries) soient inscrites à l’Annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) à la prochaine réunion plénière en mai 2019 au Sri Lanka.

La Palme d’Or des objets saisis les plus stupides revient ex æquo aux cendriers en main de gorilles (p.128) et aux tabourets en pied d’éléphants (p.109).

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Amphibiens p. 33
Le commerce international des grenouilles est-il soutenu par le cartel des insecticides chimiques ? En l’année 1025, les populations chinoises étaient appelées à ne pas manger de grenouilles pour maîtriser la prolifération des insectes ravageurs. En 1985, les scientifiques indiens sonnaient l’alarme sur la recrudescence des moustiques et l’augmentation de la vente des insecticides chimiques à cause de la surexploitation des grenouilles. Aujourd’hui l’Union Européenne importe d’Indonésie 4000 tonnes de cuisses par an, soit le sacrifice de 100 à 200 millions de grenouilles. La plupart proviennent de « ramassages » dans les milieux naturels humides et les rizières. L’inscription des espèces asiatiques à l’Annexe II de la CITES les sauverait peut-être de l’extinction en imposant un contrôle du commerce international. Grenouilles de France, grenouilles d’Asie, mêmes périls, même combat.

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Les superstitions tuent. Accusé d’être un fantôme malveillant, le tigre de Sumatra fini par être lynché et exposé à la vindicte publique. p.71

Oiseaux p.34
Près de 4000 oiseaux saisis en trois mois dans le seul Brésil. Le trafic réel est sans doute supérieur à 40.000 oiseaux. Les principales victimes sont des passereaux chanteurs dont certaines espèces sont déjà considérées comme vulnérables ou en voie d’extinction. D’autres espèces au motif qu’elles ont une vaste aire de répartition en Amérique du Sud sont imprudemment considérées comme communes alors qu’elles sont déjà rayées des deux tiers du Brésil. « A la Trace » continuera à explorer ce petit monde haut en couleurs et en mélodies. Sporophiles d’Amérique du Sud et chardonnerets d’Europe et d’Afrique du Nord, mêmes périls, même combat.

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Cours des écailles de pangolins : à partir de 38 US$/kg en Ouganda et jusqu’à 770 US$ /kg en Inde. p.51.

Cours de la peau de léopard p.62:
In Inde, le braconnier vend la peau sans défaut d’un léopard adulte 4500 à 6000 US$ à un intermédiaire. Passée en Chine, la même peau se vendra 60.000 à 75.000 US$.

Eléphants p. 88
Les sanctions pour le braconnage des derniers éléphants sont inégales. En Afrique de l’Ouest elles se cantonnent le plus souvent à des peines de prison de quelques semaines et à des amendes égales à moins de 100 US$, en Afrique de l’Est elles atteignent la prison à vie et 150.000 US$ d’amende. Les aménagements de peine, les libérations sur parole ou sous caution sont courants. Le ministre du Tourisme du Kenya qui n’en est pas à sa première sortie souhaite le rétablissement de la peine de mort pour les braconniers. Il y a déjà assez de violence et de morts sur le terrain chez les rangers, chez les braconniers et chez les éléphants !

Sans oublier la menace imminente que la Chine fait peser sur les ânes p.130

[8]Mwingi : lancement du collectif pour le bien être des ânes

 

« A la Trace » est réalisé par Robin des Bois avec le soutien financier de la Fondation Brigitte Bardot, de la Fondation Franz Weber et du Ministère de la Transition écologique et solidaire, France

 

« A la Trace » n°20 [1] (pdf – 5 Mo)